Tout comme nous l’avons fait pour la conséquence, l'objectif de cet article est de donner une base de vocabulaire, de mots logiques pour exprimer la cause de façon explicite, et de préciser leur utilisation pour les apprenants de français. Vous trouverez ainsi les mots, l'explication sur leur utilisation et des phrases d'exemple qui aideront les apprenants à mieux cerner la possibilité et les contextes d'utilisation de chacun.
Voici donc un ensemble de locutions, de conjonctions et d’adverbes qui vous serviront à exprimer des causes en français.
Conjonctions de subordination : (on y trouve le plus souvent la conjonction de subordination : "que")
parce que
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puisque
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comme
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c’est que
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du fait que
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vu que
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étant donné que
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sous prétexte que
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non que
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ce n’est pas que
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d’autant que
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d’autant plus que
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d’autant moins que
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surtout que (familier)
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Conjonctions de coordination :
car
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Adverbes :
en effet
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tant
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tellement (oral)
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Prépositions et locutions prépositives (les expressions composées de plusieurs mots) :
à
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de
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par
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pour
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à cause de
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grâce à
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à force de
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en raison de
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sous l’effet de
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compte tenu de
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du fait de
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étant donné + nom
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vu + nom
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faute de
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par suite de
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sous prétexte de
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Utilisation :
Conjonctions de subordination :
N.B. Les conjonctions de subordination introduisent des propositions subordonnées conjonctives. Cela signifie que le groupe de mots introduit doit impérativement contenir un verbe conjugué.
Le mode de ce verbe dépendra du degré de certitude accordé à la cause exprimée :
- Si la cause est certaine, le mode sera l’indicatif.
- Si la cause est incertaine, le mode sera le conditionnel (on fait des hypothèses)
- Si la cause est niée, alors le mode sera le subjonctif.
- Parce que : Introduit une explication. La cause introduite par "parce que“ explique la conséquence.
Exemple : Il n’a pas acheté de sandwich parce qu’il n’avait pas d’argent. (on se demandait pourquoi il ne l’avait pas fait)
- Puisque : "puisque" est utilisé pour formuler des démonstrations. Il s’agit de montrer quelque chose, de le prouver.
Exemple : Il n’a pas acheté de sandwich, puisqu’il n’avait pas d’argent. (on veut établir le fait qu’il n’a pas acheté de sandwich. La preuve est apportée par le fait que c’était impossible, il n’avait pas d’argent).
- Comme : Introduit une cause logique. La cause introduit logiquement la conséquence.
Exemple : Comme il n’avait pas d’argent, il n’a pas pu acheter de sandwich. (la cause exprime la nécessité de la conséquence).
- C’est que :"c’est que" exprime toujours une insistance, une mise en valeur. On dit que c’est une figure emphatique.
Exemple : Il n’a pas acheté à manger : c’est qu’il n’avait pas d’argent ! (on insiste bien sur le fait qu’il n’avait pas un centime).
- du fait que / vu que / étant donné que : Introduit une cause factuelle. L’existence du fait impose l’énoncé principal.
Exemple : Du fait qu’il n’avait plus d’argent, il n’a pas pu manger.
Exemple 2 : Vu que demain il ne fera pas beau, nous resterons à la maison.
Exemple 3 : Etant donné qu’il est malade, il n’ira pas à l’école.
- sous prétexte que : La cause introduite est mise en doute par cette expression. Il s’agit généralement d’une cause formulée par quelqu’un à laquelle on ne croit pas.
Exemple : Il n’a pas acheté de sandwich sous prétexte qu’il n’avait pas faim. (On ne croit pas qu’il n’ait pas faim. Sans doute la vraie cause est différente, et la personne dont on parle a voulu la cacher (en fait il n’avait pas d’argent ?))
- non que / ce n’est pas que : Ces locutions introduisent la négation d’une cause. La cause exprimée n’est pas une cause du fait principal. Cela peut être utilisé pour anticiper une explication d’un interlocuteur en le rejetant avant qu’il ne l’exprime. Le verbe de la subordonnée sera au subjonctif.
Exemple : Il n’a pas mangé, non qu’il n’ait pas faim, mais parce qu’il n’a pas d’argent pour acheter un sandwich. (on nie d’abord une cause envisageable : "il n’a pas faim", avant de donner d’une autre façon (et avec un "mais" d’opposition) la vraie cause).
Exemple 2 : S’il n’est pas venu, ce n’est pas qu’il ne voulait pas te voir, mais parce qu’il a eu un accident. (de la même façon, on nie une première cause avant d’en introduire la vraie, ici explicative (après une opposition)).
- d’autant que : Introduit un argument. La cause prouve que la conséquence est vraie. Toutefois, cet argument n’est pas évident a priori. Il vient comme pour compléter des causes déjà évidentes.
Exemple : Marie a pleuré toute la nuit, d’autant que personne n’est venu pour la consoler. (Elle pleure pour une raison qui semble connue et qui n’est pas exprimée ici (elle pourrait être introduite par "à cause de" par exemple), "d’autant que" vient fournir une preuve supplémentaire à son malheur).
- d’autant plus que/ d’autant moins que : les adverbes "plus/moins" ajoutent l’expression d’un degré dans l’importance de la cause. "plus" sera utilisé lorsque l’expression est positive, "moins" lorsque l’expression est négative. La cause sera comme pour "d’autant que" un argument, mais qui exprimera une ampleur supérieure ou inférieure au phénomène exprimé dans la phrase principale (la conséquence). "d’autant plus que" et "d’autant moins que" seront ainsi utilisé pour exprimer des causes présentées comme plus ou moins importantes pour l’intensité que d’autres, qui ajoutent à l’intensité du fait principal, mais qui n’en est toutefois pas la cause première.
Exemple 1 : Il ne m’a pas prêté d’argent. Je lui en veux d’autant plus qu’il est très riche. (Comme pour "d’autant que", la cause exprimée n’est pas la cause première à la conséquence exprimée. Ici, si "je" en veux à "lui", c’est parce qu’il ne lui a pas prêté d’argent (la vraie cause a été exprimée auparavant, implicitement, dans une proposition indépendante. Ici, le locuteur exprime une cause supplémentaire qui ajoute au degré de colère exprimée. Cette cause secondaire exprime donc une raison à un degré plus grand de colère.
Exemple 2 : Je ne veux pas le rencontrer, d’autant moins que je lui dois de l’argent. (Si "je" ne veut pas rencontrer "le", c’est pour une première raison non exprimée ici. Toutefois, survient une seconde raison qui fait que "je" a encore moins envie de rencontrer "le". Cette raison exprimée est secondaire, mais elle retire de l’envie (l’expression est donc négative) de le voir. Il y a donc un degré moindre apporté par cette raison, exprimée dans la locution conjonctive).
- surtout que : Expression critiquée, familière. Comme "d’autant plus que", cette locution introduit une cause importante, qui ajoute de l’intensité, mais qui se surajoute à la cause principale.
Exemple : Elle a pris plein de sandwichs, surtout qu’ils sont gratuits.
Conjonction de coordination :
- car : Introduit une affirmation. La cause énoncée ne vise pas à expliquer le fait principal, mais à énoncer une affirmation.
Exemple : Il ne travaille pas à l’école car il est fainéant. (on cherche surtout ici à affirmer le fait que cette personne est fainéante, plus qu’à expliquer).
Adverbes :
- en effet : Introduit une preuve à l’énoncé principal. Il s’agit d’en montrer l’exactitude. Il est souvent placé dans une phrase indépendante et peut se trouver soit au début, soit après le verbe ou l’auxiliaire.
Exemple : Le professeur ne le connait pas. En effet, il n’a jamais été à son cours. / Il n’a, en effet, jamais été à son cours.
- tant : Introduit de l’intensité dans la cause. C’est l’importance, la force de la cause énoncée qui permet au fait principal de se réaliser.
Exemple : La rivière est sortie de son lit tant il a plu.
Cela correspond à l’expression de la conséquence avec la locution conjonctive "tant … que" : Il a tant plu que la rivière est sortie de son lit. Notez ainsi que l’adverbe de cause se situe devant "il a plu" et la locution conjonctive de conséquence "tant … que" devant "la rivière a débordé". Le premier introduit donc la cause, le second la conséquence.
- tellement : son usage de cette façon est incorrect, mais cependant assez répandu. Il a exactement la même utilisation que "tant", et c’est d’ailleurs pourquoi il est préférable de le remplacer par ce-dernier. Il ne se trouvera qu’à l’oral.
Exemple : La rivière est sortie de son lit tellement il a plu.
Cela correspond à l’expression de la conséquence avec la locution conjonctive "tellement … que" : Il a tellement plu que la rivière est sortie de son lit. Notez ainsi que l’adverbe de cause se situe devant "il a plu" et la locution conjonctive de conséquence "tellement … que" devant "la rivière a débordé". Le premier introduit donc la cause, le second la conséquence.
Prépositions :
Elles peuvent être suivies de noms, de pronoms ou d’infinitifs.
- à / de / par / pour : Introduisent simplement la cause. Ils n’apportent aucune nuance particulière.
Exemples :
A jouer à des jeux violents, on se blesse toujours.
De fierté, il n’a pas voulu le faire.
Par sa faute, nous ne partirons pas en vacances cette année.
Pour avoir défié les Dieux, il a été condamné à une peine éternelle.
- à cause de : Introduit une cause négative. On émet un reproche quant à l’aspect négatif de la cause.
Exemple : Le projet n’a pas pu aboutir à cause de l’incompétence de ses dirigeants.
- grâce à : Introduit une cause positive. On fait l’éloge de l’aspect positif de la cause.
Exemple : Grâce à ton courage, nous avons réussi à sortir de cette épreuve.
- à force de : Introduit le fait qu’il a fallu insister sur la cause pour que se réalise le fait principal. Cette insistance est généralement d’ordre temporel (durée ou répétition).
Exemple : A force de d’utiliser la machine à pleine puissance, tu vas finir par la casser. (si on utilise un infinitif, le sujet implicite doit être celui de la phrase principale).
- en raison de : Introduit une cause de manière officielle, publique.
Exemple : En raison de fortes chutes de neige, l’autoroute sera fermée à la circulation aujourd’hui.
- sous l’effet de : Introduit une cause qui agit au moment du fait principal.
Exemple : Il travaille sous l’effet de la caféine. (la caféine agit au moment où la personne travaille).
- compte tenu de : Introduit une cause qu’il faut prendre en considération pour produire le fait principal. La cause n’engendre donc pas nécessairement la conséquence, mais en y réfléchissant, la conséquence sera la meilleure qu’un individu puisse choisir en y accordant l’importance qui lui est due. Le fait principal sera donc une conséquence voulue par un individu en raison de l’existence de la cause.
Exemple : Compte tenu de la quantité de neige qui est tombée, nous déconseillons aux touristes de s’aventurer sur les sentiers non balisés. (une décision est prise en fonction d’une cause prise en considération).
- du fait de / vu / étant donné : Tout comme les locutions conjonctives "du fait que", "vu que", "étant donné que", "du fait de“, "vu" et "étant donné" introduisent une cause factuelle. Le fait énoncé dans la cause sera à l’origine du fait principal. La différence est qu’ici la cause est formulée avec un nom. Ce nom sera souvent précédé d’un adjectif possessif. Il sera soit une action exprimée avec un nom, soit un trait de caractère, une attitude.
Exemples : Du fait de ta venue, nous avons décidé d’aller manger au restaurant.
Vu ton attitude hier vis-à-vis de Jeanne, je pense qu’il serait effectivement judicieux que tu ailles t’excuser.
Etant donné ton mauvais caractère, nous avons préféré ne rien te dire à ce sujet.
- faute de : Introduit l’idée qu’il manque quelque chose, et ce manque provoque le fait principal (généralement une impossibilité).
Exemple : Faute de temps, je n’ai pas pu finir le projet que vous m’aviez confié.
- par suite de : Insiste sur la temporalité du fait causal. On signifie ainsi que la cause précède le fait principal dans le temps.
Exemple : Par suite d’un accord trouvé entre les syndicats et la direction, le travail va pouvoir reprendre.
- sous prétexte de : tout comme pour "sous prétexte que", la cause introduite est mise en doute. Il s’agit généralement d’une cause formulée par quelqu’un à laquelle on ne croit pas. La différence est qu’ici elle ne sera pas formulée avec une proposition subordonnée, mais avec un nom, un groupe nominal ou une proposition infinitive (dans quel cas le sujet implicite du verbe à l’infinitif devra être celui de la proposition principale).
Exemple : Sous prétexte de manque de temps, il a annoncé qu’il ne viendrait pas cette année. (groupe nominal)
Sous prétexte de manquer d’argent, il a refusé d’accorder une augmentation de salaire au personnel. (infinitive).
MPRG